Adam recherche Eve : un buzz qui risque de virer au flop ?

Ce 3 mars 2015, D8 lançait enfin son émission de dating avec des candidats amenés à se rencontrer entièrement nus sur une île déserte. Si le buzz autour du nouveau concept de l’émission aura réussi à largement faire parler de cette dernière et à attirer pas moins d’1,3 millions de téléspectateurs, soit 4,9 % de parts d’audience, pas certain qu’après la platitude de ce premier épisode l’émission parvienne à fidéliser les curieux. A trop vouloir créer le buzz la chaîne se serait-elle fait prendre à son propre piège ?

Comme pour se préserver des foudres du CSA, Direct8 a tenté de surfer sur la vague « bio », si l’on peut dire, en promouvant l’idée que la nudité se verrait synonyme de retour aux sources, de pureté et de « vérité nue » pour des candidats qui chercheraient à plaire au-delà des apparences. Cet univers avec des Adam et Eve annoncés authentiques et physiquement proches du téléspectateur a donc pris les traits lors de ce premier épisode de la très plantureuse Lina, une blonde platine de 27 ans, qui ne descendrait jamais ses poubelles sans se maquiller, pour incarner le rôle d’Eve, pendant qu’Anthony, 28 ans et Alexis, 37 ans, ont de leur côté incarné deux Adam aux corps parfaitement imberbes. A moins qu’ils n’aient été parfaitement épilés pour incarner quelque authentique pureté durant le tournage ?

Ainsi, une fois passée la séquence paroxystique de la rencontre un tantinet gênée des candidats entièrement nus, l’émission retombe comme un soufflet dans des propos à la limite du soporifique. Comme pour aseptiser ou masquer toute dimension sursexualisée que la nudité pourrait provoquer, le scénario de l’émission tourne avec insistance autour du métier de Lina, prétendument styliste spécialisée dans les robes de mariage. Au cœur de ce paradis perdu, les candidats se voient alors concourir pour dessiner la robe de mariée idéale de leur Eve-Lina. Invoquer le mariage et le dessin d’une jolie robe de mariée serait-il une façon de redonner une dignité à ses Adam et Eve trop nus comme des vers pour être crédibles ? Ou bien le scénario souffrirait-il à ce point d’un manque de rythme et d’action qu’il aura fallu combler les creux ?

Étrangement, il semblerait que la liberté, le naturel et la désinhibition liés à la nudité participeraient plutôt ici à figer les participants et le scénario dans une forme d’inaction gênée et pesante où tout se devrait d’être le moins provocateur et vivant possible. A moins que cela ne soit un moyen de faire oublier au CSA ou au spectateur les gros plans récurrents sur les fesses et la poitrine plus que généreuses d’une Eve plus gogo-danseuse que styliste de mariage ?

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