Koh Lanta Johor

Koh Lanta Johor : une finale controversée

Vendredi 24 juillet, l’épopée « Koh Lanta Johor » s’achevait devant 6,1 millions de fidèles. La finale de l’émission a donc enregistré un record d’audience par rapport à l’ensemble des épisodes de la saison en remportant 34,7 % de parts de marché. Une clôture en beauté pour TF1, mais une finale cependant controversée du côté de certains candidats et des internautes. Eh oui, cette année, la finale s’est jouée entre les deux candidats les plus controversés de l’aventure : Marc et Chantal, les « parents nourriciers » symboliques du camp. Ce sont donc les « deux méchants » de l’aventure qu’un jury final, pétri de rancœur et d’aigreurs d’estomacs (les bons petits plats de survie concoctés par les deux « méchants parents nourriciers » du camp leur seraient-ils restés en travers de la gorge ?) se sera vu départager.

Ainsi, bien que l’ex-triple championne de Kick-boking, Chantal, ait remporté l’épreuve des poteaux face à Mélissa, c’est son acolyte Marc, qui a été choisi par dépit par le jury final pour remporter les 100 000 euros. Par dépit, parce qu’apparemment, certains candidats de l’aventure ont jugé que c’était « le moins pire des deux ». Victoire bien amère donc pour ces candidats du jeu de survie de TF1, qui se voient la cible des « crachats » des internautes et des autres candidats (Chantal aurait même porté plainte pour insultes et fermé ses comptes Facebook et Twitter ).

Eh oui, de nos jours, participer à une émission de téléréalité, c’est aussi cela : accepter que la production fasse de son image une jolie caricature dans le panneau de laquelle il y a apparemment encore de nombreux téléspectateurs qui tombent… Les deux « méchants héros » font donc office de parfaits boucs émissaires, sur lesquels peuvent se déchaîner les foudres d’un public apparemment en manque d’exutoire. A croire qu’être sacré « le plus fort » d’un jeu de survie artificiel, consacrant des valeurs archaïques, conditionnant des candidats naïfs et dressant un pathétique portrait de la nature humaine en condition de survie, est une place fortement enviée et jalousée … Cette victoire fait donc à nouveau crouler la toile sous le poids de faux débats, basés sur un pseudo-jeu qui réinterprète littéralement en les dénaturants les notions darwiniennes de compétition et de sélection naturelle, en nous faisant croire qu’il y a des forts et des faibles, des gentils et des méchants, des méritants et des pas méritants etc. etc. etc. et tout ça pour mieux endormir les cerveaux pendant les coupures pubs !

Résultat : peut-être qu’au final le public est tout aussi conditionné et leurré par les paillettes et les charmes du spectaculaire télévisuel, que les candidats contre lesquels il s’acharne… Dans tout ça, il y en a qui doivent bien se marrer (et surtout s’en mettre plein les poches !) : les producteurs ! Car les vrais winners de notre compétition capitaliste sélective ce sont bel et bien eux …

Koh Lanta Johor épisode 13 : aux portes de la finale (ou du « jugement dernier » ?)

Diffusé vendredi 17 juillet sur TF1, l’avant dernier épisode de Koh Lanta Johor a révélé le nom des finalistes de l’aventure aux 5,2 millions de téléspectateurs qui ont suivi cette épopée télévisuelle matinée de survival. C’est donc l’ex-jaune Sébastien qui a fait les frais de la cruelle élimination aux portes de la finale, malgré son alliance avec le redoutable « trio des anciens », composé de Bruno, Chantal et Marc. Ces trois aventuriers, reconnus pour leur résistance et leur investissement sur le camp, ainsi que la jeune Mélissa, qui a remporté la dernière épreuve d’immunité avec l’énergie du désespoir, auront ainsi l’opportunité de disputer l’épreuve d’orientation à l’issue de laquelle les trois vainqueurs pourront accéder à la fameuse épreuve des poteaux, qui consacre chaque année la victoire du « dernier survivant » de Koh Lanta.

Victoire symbolique pour cet héro post-moderne télévisuel, puisqu’à l’issue de cette « mythique » épreuve des poteaux, il devra choisir l’un des deux perdants, qui se verra soumis avec lui au jugement et au vote du « jury final », composé des aventuriers successivement éliminés durant l’aventure. Un « jury final » qui se voit donc chaque année missionné de la lourde tâche d’attribuer à l’aventurier de son choix les « 100 000 euros promis au vainqueur ». Cette sorte de mise en scène, évocatrice de quelque « jugement dernier », confronte ainsi les finalistes à un dernier examen de conscience mettant en abyme leurs agissements durant l’aventure. Parions cette année que ce dernier conseil donnera lieu à quelques règlements de compte bien salés…

En effet, le trio dit des anciens ne fait pas l’unanimité auprès des participants de l’aventure. Leur alliance semble perçue comme une trahison tant du côté des ex-rouges, que des ex-jaunes. En outre, la dureté et le positionnement, jugés supérieurs, du trio sont également très critiqués. Les trois aventuriers se sont en effet positionnés de façon à juger les autres aventuriers selon des critères qui leur sont propres. Le scénario de l’aventure laisse ainsi entendre qu’ils se sont érigés comme les plus méritants du camp face à une « jeunesse » jugée égoïste, paresseuse, voire ingrate. Cette année, les valeurs propres à la solidarité auraient donc été mises à mal. Pour la première fois, l’émission a montré que la nourriture pouvait même devenir une sorte de « trophée » attribué au mérite ! En effet, le scénario a notamment mis en avant le fait que les anciens aient privé les plus jeunes de leurs trouvailles culinaires pour leur apprendre à économiser égoïstement leur force ! Les « parents symboliques » du camp auraient-ils ainsi retourné quelque égoïsme contre leur ingrate progéniture en la privant de leurs précieux « soins » ?

Prompt à citer quelques passages de la Bible, Marc aurait également pu engager ses fans, pour le plus grand plaisir des producteurs de Koh Lanta, à méditer sur ce proverbe tiré des Saintes écritures : « Charité bien ordonnée commence par soi-même » …

Koh Lanta Johor épisode 12 : la guerre des générations ?

A l’approche de la course d’orientation et des fameux poteaux, cela ne rigole plus dans Koh Lanta Johor, maintenant c’est « chacun pour sa peau et Dieu pour tous ! ». Ainsi, lors de ce douzième épisode du jeu de survie diffusé vendredi 10 juillet sur TF1, les 5,3 millions de téléspectateurs réunis devant leur écran auront pu assister à des éliminations et des stratégies de plus en plus cruelles. En effet, le fossé entre les générations se creusant de plus en plus, le trio de quadragénaire et quinquagénaire, composé par Bruno, Chantal et Marc, a décidé de ne plus faire de quartier aux plus jeunes. Reprochant à ces derniers leur individualisme et leur laisser-aller sur le camp, les plus âgés se sont donc ingéniés à donner quelques « bonnes leçons » à leurs coéquipiers.

Bien décidés à ne plus épuiser leurs forces pour des partenaires jugés égoïstes et ingrats, les anciens ont notamment cessé de s’évertuer à alimenter le camp. Résultat de ce petit test, quand Marc, affaibli par une soi-disant angine, ne va plus pêcher ou ramener quelques bigorneaux, les jeunes font brûler le riz et personne ne ferait de véritables efforts pour trouver de quoi se ravitailler et ravitailler les autres. Excédé, Marc décide donc de partager ses butins alimentaires avec ceux de sa génération en priorité. Selon les anciens, les plus jeunes attendraient d’être servis sans manifester aucune reconnaissance. Mais à en croire les propos de la trentenaire Jessica, éliminée au conseil lors de ce douzième épisode, si elle a cessé de participer à la vie du camp, c’est parce qu’elle se savait condamnée d’avance par l’intransigeant trio. Assisterions-nous là à quelques problèmes de communication entre générations, représentatifs de deux façons opposées de concevoir la vie en société ?

Soumis à rudes épreuves, les jeunes font dans Koh Lanta l’apprentissage de la survie en communauté et se voient également mis en défaut de façon régulière par l’animateur Denis Brogniart. Ce dernier ne cesse en effet d’interroger leurs propres capacités face aux exploits des plus anciens, jugés plus forts mentalement et physiquement. En effet, même avec une angine, le warrior Marc est capable de remporter une immunité. Alors pourquoi pas les autres ? Décidément, les ingrats et flemmards jeunes devraient en prendre de la graine, au lieu d’attendre de se faire choyer par leurs aînés ! Encore faudrait-il pour cela leur laisser une place… Or, dans Koh Lanta, que l’on soit jeune ou vieux, on est mis en compétition et de place « il n’en restera qu’une »… Assisterions-nous alors, plus qu’à une guerre entre générations, à un spectacle générant quelques confusions entre les générations ?

Koh Lanta Johor : les récents drames ont-ils eu un impact sur le montage de l’émission ?

Le très attendu Koh Lanta a fait son grand retour ce Vendredi 24 Avril. Force est de constater que la « magie » ou la fascination ont encore opéré sur les téléspectateurs puisque le jeu de survie phare de TF1 a de nouveau réussi à se situer en tête d’audience en raflant 27, 6 % de part du marché, soit pas moins de 5,8 millions de téléspectateurs. Un score cependant mitigé puisqu’il s’avère l’un des plus bas depuis 2003. L’émission a en effet perdu un million de téléspectateurs par rapport au lancement de sa dernière édition spéciale, qui en avait réuni 6,9 millions. Alors, la faute aux vacances scolaires, à la lassitude des téléspectateurs face à un concept répétitif ou aux récents drames qui ont engendré quelques polémiques ?

Quoiqu’il en soit TF1 et ALP ont démontré avec ce premier épisode qu’ils n’avaient rien perdu de leur capacité à créer le show et la fascination, malgré (ou grâce à ?) un concept répétitif enfermant les candidats dans une rivalité compétitive pour la première place, puisque, quoiqu’il arrive, dans Koh Lanta, de survivant, « il n’en restera qu’UN !» Ainsi réduits à s’entre éliminer, les candidats séparés en deux équipes rouge et jaune s’ingénient dans moult stratégies pour désigner à l’issue des épreuves non remportées le bouc émissaire qui devra quitter l’équipe, alors handicapée de l’un de ses joueurs. Ce Koh Lanta Johor n’a donc pas manqué à la règle du sempiternel conseil et a la constitution de deux équipes dont l’une apparait d’ores et déjà plus désorganisée que l’autre. Les premières tensions entre candidats ont aussi fait leur apparition et le spectateur a pu contempler le même fascinant scénario se répéter malgré les nouveaux candidats. Le choc des générations et des cultures n’a pas non plus manqué d’alimenter les tensions entre jeunes et moins jeunes, hommes et femmes et soi-disant forts et faibles, etc., etc., etc., (comme dirait Godard dans « Histoire(s) du cinéma »…). Bref, du VRAI Koh Lanta 100 % pur jus !

Néanmoins, quelques petits changements sont apparus, laissant peut-être entrevoir que les récents drames ont eu un impact sur la façon de monter l’émission ou du moins un impact sur la stratégie marketing déployée pour redorer l’image véhiculée par l’émission. Ainsi, quelques gros plans des blessures des candidats semblent s’être immiscés dans le montage avec insistance, tel notamment l’œil révulsé de Corinne, à moitié éborgnée par un coup de bâton lors de la tentative de faire du feu, ou encore telle la main blessée de Jeff qui s’est ouvert avec une machette. Et oui, comme le dirait l’une des candidates, que la production a choisi de ne pas couper au montage : « Pour faire Koh Lanta il faut être fou ! ». Alors, nouvelle stratégie marketing honnête pour montrer que faire Koh Lanta comprend des risques bien réels ou façon d’invoquer la folie personnelle des candidats pour mieux dédouaner les producteurs de leurs responsabilités ?