Télé-réalité

Secret Story 9 : Le Debrief versus Le Mag ?

Passé en deuxième partie de soirée (de 23h30 à 1h30) ce vendredi 28 août 2015, le deuxième prime de Secret Story 9 a réuni 1,1 million de téléspectateurs, soit 17,4 % de part du marché. La télé-réalité d’enfermement phare de TF1 a donc encore perdu de l’audience; quasiment 1 million de téléspectateurs par rapport à la semaine précédente. On est loin du show animé par Benjamin Castaldi, malgré les efforts de l’animateur Christophe Beaugrand (qui n’a au demeurant pas la fougue de son prédécesseur) pour tenter d’assurer une pérennité au programme. Quant aux quotidiennes diffusées sur NT1, elles auraient en moyenne cumulé une audience tournant autour des 692 000 téléspectateurs. Prolongeant les quotidiennes, la nouvelle émission « Le Debrief » aurait pour sa part enregistré une moyenne de 539 000 spectateurs.

Reprenant quasiment à l’identique le même dispositif que Le Mag, animé par Matthieu Delormeau sur NRJ12, Le Debrief tente donc de « faire son beurre » sur le grossissement à outrance de quelques pseudos événements (déjà rabâchés dans les quotidiennes) qui se seraient déroulés dans la Maison des Secrets et sur l’invitation d’anciens candidats de télé-réalité. En recyclant de la sorte le concept proposé par Le Mag, TF1 et NT1 chercheraient-ils à faire de l’ombre au programme de Matthieu Delormeau, à piquer son audience à NRJ12 ou à se venger du recyclage que la chaîne opérait déjà sur le dos des candidats de Secret Story ? En tout cas, cette façon de procéder rapproche de plus en plus Secret Story du niveau des Anges de la télé-réalité, tant par rapport au dispositif mis en place qu’ à l’audience enregistrée. Néanmoins, Christophe Beaugrand et sa nouvelle équipe (composée de Julie Taton, Adrien Lemaître et Leila Ben Khalifa) pourront se targuer, pour le moment, de faire du NRJ12 à son meilleur, puisque le score le plus élevé enregistré par Le Mag aurait avoisiné les 630 000 téléspectateurs. Parions cependant qu’NRJ12 réserve quelques ripostes. En effet, malgré le départ de Matthieu Delormeau en Juillet 2015, Le Mag revient, ce lundi 31 août, avec une « nouvelle formule ». Ce sont donc Benoît Dubois (l’ex-gagnant de Secret Story 4) et Capucine Anav (participante de Secret Story 6) qui reprennent le flambeau légué par leur cher « papa Delormeau ».

La guerre pour l’audience d’une télé-réalité, exploitant l’image de jeunes gens formatés à la culture télévisuelle, semble donc déclarée. Et, à moins que ces émissions ne réussissent encore à créer quelques clones auprès de téléspectateurs prêts à envahir coûte que coûte les plateaux tv ou les émissions de télé-réalité pour accéder eux aussi à quelque illusoire place au soleil, parions que cette sorte de rivalité fraternelle finira par signer la fin de l’ère de ces programmes qui semblent dorénavant prêts à s’entretuer…

Qui est la taupe ? Bilan du nouveau jeu d’aventure proposé par M6

Mercredi 5 juillet, M6 diffusait la finale de son nouveau jeu télévisuel : « Qui est la taupe ? », adapté de l’émission néerlandaise « Wie is de mol ». Diffusée par M6 depuis le début du mois de Juillet, l’émission inédite en France proposait un concept de « jeu de rôle » du type « Cluedo » grandeur nature. Dans une ambiance un tantinet teintée de paranoïa, 10 candidats se sont ainsi vus au fil de la saison tenter de remporter des missions pour remplir la cagnotte du groupe, dans lequel une taupe infiltrée jouait pour son propre compte : « Il y a quelqu’un qui joue double jeu. Elle [la taupe] doit tout faire pour planter les autres et pour gagner de l’argent pour son propre compte », expliquait l’animateur vedette de l’émission, Stéphane Rotenberg. A la fin du jeu, la taupe peut donc remporter sa cagnotte si elle n’a pas été démasquée par l’un des candidats du groupe. A l’inverse, l’un des candidats du groupe peut remporter l’argent accumulé dans la cagnotte du groupe s’il découvre qui est la taupe. Ce nouveau concept, sur lequel la chaîne aurait beaucoup investi, a-t-il réussi à séduire les téléspectateurs ?

Si la chaîne aurait visé les 3 millions de téléspectateurs pour rentrer dans ses frais, le bilan de l’émission a réalisé une moyenne tournant plutôt autour des 2 millions de téléspectateurs. Cette moyenne honorable pourrait donc entraîner la reconduction pour une deuxième saison de ce nouveau jeu d’aventure. Lors de la finale, qui a permis à M6 de remporter 12,9 % de part du marché, les téléspectateurs curieux ont donc pu découvrir l’identité de la taupe sélectionnée par la production. Cette dernière a pris les traits de Muriel, une innocente et charmante quinquagénaire en apparence insoupçonnable, mais qui a cependant été démasquée par ses coéquipiers. C’est donc le sportif Morad qui a remporté la cagnotte du groupe.

Bien qu’encore très teinté de valeurs basées sur l’individualisme et la méfiance vis-à-vis des autres, le jeu a cependant le mérite de proposer quelques missions ludiques et originales, rappelant notamment ces Live Escape Game (ou « jeux de rôle grandeur nature ») de plus en plus à la mode dans nos sociétés occidentales. En outre, ce nouveau concept a la malice de mettre en abyme, sous forme de jeu, ce sur quoi surfent une grande partie des émissions télé-réalité de nos jours : la cruelle compétition et le jeu sur les apparences dont il faudrait se méfier. Ici, le contexte paranoïaque fait donc partie intégrante des règles du jeu et on cherche en quelque sorte à s’en amuser. Résultat : les dupes retrouvent un peu de liberté en acceptant d’être dupés, mais seulement pour un temps et les taupes, de leur côté, se libèrent également d’un masque qui dès lors ne leur colle plus indéfiniment à la peau…

Quelques suites de l’affaire Benattia-Vergara

Neuf mois après le drame survenu en Novembre 2014, à la suite duquel la starlette de télé-réalité, Nabilla Benattia, a été incarcérée en détention provisoire à la prison de Versailles pour soupçon de « tentative d’homicide volontaire » sur son conjoint Thomas Vergara, les amants terribles de la téléréalité font encore la une des « faits divers ». En effet, alors que les deux amants sont soumis à une décision de justice leur interdisant de rentrer en contact, de récentes photos circulant sur la toile, qui dateraient de la mi-Juillet 2015, les montraient réunis à Aix-en-Provence. Une rumeur concernant une plainte qui aurait été déposée à l’encontre du couple par une cinquantenaire, qui aurait eu une altercation avec eux lors de la projection d’un film dans un cinéma d’Aix-en-Provence, fait également la une des médias. Défrayant encore la chronique, les amants terribles seraient-ilsvictimes de leur surmédiatisation ? Passionnelle, leur relation ne cesse en tout cas d’inquiéter leurs proches. Entre addiction aux médias et dépendance amoureuse, jusqu’où le couple sera-t-il poussé à aller ? Et, comment la justice, qui, face à cette affaire se voit autant confrontée à quelques symptômes propres à une relation passionnelle, qu’à quelques phénomènes sociaux prompts à enflammer et à alimenter pareille relation médiatisée, réussira-t-elle à barrer cet étalage de jouissance ? Ce sont en tout cas de réelles questions de fond que cette affaire, réduite par les médias à quelque étalage spectaculaire, révèlerait en réalité.

Ainsi, comme en réponse à ces photos qui enflammaient la toile, fin Juillet, les médias nous apprenaient que la justice renvoyait le dossier « Benattia-Vergara » au tribunal correctionnel de Nanterre. Échappant donc de peu aux Assises, la starlette se verra jugée pour « violences volontaires aggravées sur son compagnon ». Le procès devrait se dérouler en 2016 et Nabilla risquerait ainsi 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende. Pareille décision, intervenant juste après l’exposition publique de la supposée transgression par les amants de l’interdiction judiciaire de se voir, serait-elle une façon de signifier au quidam, que, sous l’apparente impunité de ce couple médiatisé, qui semble donc prompt à se jouer des « Lois », une complexité tant humaine que sociale se jouerait ?

Parions que la justice risque encore avec cette affaire de connaître quelque cas de conscience… Car, en laissant le couple (se) jouer des interdits qu’elle énonce pourtant, elle reconnaît quelque part l’engrenage médiatique dont ils sont les victimes et se refuse à raison de les punir sans méditer cela. Cependant, sans énoncer de limite et sans barrer l’étalage médiatique de la jouissance, la justice semble encore permettre à ces « gens de télé-réalité », (qu’ils soient producteurs invétérés d’émissions risquant la vie des candidats qui y participent ou stars de la « télé-poubelle » en proie à quelques symptômes dont les médias sont friands dans l’unique but de faire de l’audience), de narguer en toute impunité le commun des mortels et la « Loi » à laquelle, eux, se voient soumis…

Koh Lanta Johor épisode 10 : l’appel de l’estomac plus fort que les alliances ?

Que de rebondissements cette année dans la treizième édition du jeu de survie de TF1, malgré une audience en baisse ! En effet, vendredi 26 juin, le jeu a réalisé son score d’audience le plus faible depuis le début de la saison en remportant 23,8 % de part du marché, soit un total de 4, 845 millions de téléspectateurs. Le programme perd de la sorte plus d’1 million de fidèles par rapport à son lancement et, ce, malgré un scénario qui tente tant bien que mal de briser ses sempiternelles répétitions.

Ainsi, cet épisode 10 de Koh Lanta Johor a à nouveau vu les habituelles alliances par équipe d’origine voler en éclat. Alors que la semaine dernière les jaunes se sont dessoudés de leur horde, ce sont donc cette semaine deux membres de l’équipe rouge : Chantal et Bruno, qui se sont à leur tour dessoudés de leur « chef de meute », Jeff, jusqu’à participer à l’orchestration de son élimination ! Les membres des anciennes équipes rouges et jaunes paraissent ainsi, cette saison, plus enclins à voter selon des critères différents des saisons précédentes, qui voyaient souvent les alliances nouées en début d’aventure persister. Alors, serait-ce du à ce changement des règles du jeu, qui a dès le début de la saison mis à mal les potentielles alliances en proposant un remaniement intégral des équipes déjà formées ? Ou bien serait-ce lié à des personnalités au caractère bien trempé ? A moins que l’appel de la faim ne soit plus fort que tout ?

En effet, alors que l’angevin Marc nourrit généreusement à la pêche au harpon ces coéquipiers et ne cesse d’approvisionner le camp en denrées de toutes sortes depuis le début de l’aventure, la personnalité de ce dernier ne fait pas l’unanimité auprès des aventuriers. Ainsi, l’angevin se retrouve souvent dans la ligne de mire de ces camarades. Stratège, manipulateur, Marc, dont le portrait proposé par TF1 met en avant les valeurs chrétiennes, ne cessent d’interroger ces coéquipiers. Ce dernier s’est notamment attiré les foudres du marseillais Jeff, qui le tient responsable, avec Cédric, de ces deux éliminations successives. Alors que le marseillais a lui-même sacrifié son soi-disant ami Alban, il ne cesse d’alerter ses coéquipiers sur la capacité de Marc à les influencer pour parvenir à ses fins.

Cependant, si l’angevin tente peut-être « d’endormir » les cerveaux de ces coéquipiers, ce qu’il a surtout réussi à séduire : c’est leur estomac ! Ainsi, lors de ce 10ème épisode, Marc s’est ingénié à faire endurer la faim à ses ingrats coéquipiers pour qu’ils réalisent à qui ils doivent fidélité ! Et, c’est bien connu, « la main qui nourrit » risque de l’emporter « haut la main », surtout en situation de survie ! Bien malin celui qui créera le manque dans l’estomac de ses « frères et sœurs » d’aventure…

L’émission Qui veut épouser mon fils ? de retour sur TF1

Vendredi 26 juin, à la suite de Koh Lanta Johor, TF1 prévoit le lancement de la quatrième saison de son émission de téléréalité Qui veut épouser mon fils ? Lancée en 2010, cette émission de dating voyeuriste, présentée par l’impassible Elsa Fayer et produite par la société de production Starling, fait reposer son concept sur l’intrusion de mères dans les choix amoureux de leur fils, voire dans leur vie amoureuse, si ce n’est sexuelle, tout court. Ainsi, plusieurs prétendantes, sélectionnées par la production, se voient d’abord soumises à un casting mère/fils pour ensuite partager le quotidien du binôme fusionnel et espérer autant séduire le fils que la mère ! A la fin de l’émission, lors d’une cérémonie grotesque, les fils doivent alors choisir entre les « deux amours de leur vie » : leur mère ou leur prétendante, de la sorte mises au même niveau par la production.

Cette année, ce sont donc 3 couples de mères et de fils qui alimenteront le scénario de cette émission, qui s’amuse sans pudeur à mettre en scène un lien filial frôlant la pathologie. Ainsi, afin d’alimenter les symptômes fusionnels, teintés d’accents incestuels, des couples mères/fils choisis avec soin par la production (à moins que nous assistions à quelques jeux d’acteurs très réalistes ?), les concepteurs de l’émission, à la morale un tantinet douteuse, pour ne pas dire perverse, s’amusent donc à créer des situations scénaristiques promptes à enflammer les dysfonctionnements relationnels familiaux.

A l’instar de ce que propose l’émission Confessions intimes, les téléspectateurs ont ainsi l’opportunité de se délecter et de se moquer du spectacle de la pathologie que la télévision leur offre en pâture. Car, de nos jours, la télévision a l’art d’exploiter les symptômes pour faire de l’audience, quitte à créer des situations obscènes. Le tout, en se faisant bien entendu passer pour une sauveuse, une rédemptrice, voire une redresseuse de tort. Car, bien évidemment, la télévision offre aux candidats la possibilité de prendre conscience de leurs symptômes et d’en sortir ! S’ils n’y arrivent pas, c’est qu’ils sont trop fous, trop bêtes ou trop cons, (c’est au choix), pour ne pas saisir l’incroyable opportunité que leur offre la télévision ! Et toc, bienfait si le public se moque d’eux !

Mais peut-être que cette année, le public se verra lassé de ces mascarades grotesques proposées par TF1… En effet, si l’émission avait réussi en 2010 à avoisiner les 4 millions de téléspectateurs, probablement attirés par l’outrance du spectacle inédit proposé par TF1, cette dernière perd au fil du temps son audience. Car, faire du spectacle avec la pathologie c’est forcément filmer quelque répétition d’un même scénario, notamment si l’on en croit les découvertes freudiennes à propos de la répétition traumatique. Or, toute fascinante que soit la contemplation de la répétition traumatique, une fois l’effet de surprise passé, certains téléspectateurs, échappant à l’effet addictif, finissent néanmoins par s’en lasser…