The Island : seuls au monde, M6 fait son Koh Lanta
Décidément le thème de la survie a le vent en poupe chez les producteurs d’émissions de télé-réalité. Alors que le tournage de Dropped s’est terminé par une tragédie et que Koh Lanta reprend à peine, The Island : seuls au monde, l’émission de survie proposée par M6, sera diffusée le 19 mai prochain. Inspirée de l’émission britanniqueThe Island, diffusée sur Channel 4, le principe de cette nouvelle émission sera de confronter 13 hommes à la survie durant un mois « sur une île perdue au milieu du pacifique, à 8000 km de la France ».
A la différence de Koh Lanta, ici, pas d’épreuves sportives, pas d’éliminations et pas de récompenses, sinon le fameux « dépassement de soi » (parce qu’il faut bien souffrir pour survivre !) selon les dires d’M6. Uniquement munis de quelques machettes et couteaux, d’une trousse de secours et de jerricans d’eau, ces hommes n’auront qu’une règle : survivre. Ils devront également auto-filmer leur expérience sur l’île déserte et remettre chaque jour les vidéos dans une caisse que la production récupérera régulièrement. Selon les sources du site Ozap, les candidats auraient participé à « une formation à la prise de vue avec des caméra GoPro » avant de partir. Détail non négligeable, il y aurait également parmi les participants des « professionnels de l’image ». Afin de garantir leur sécurité, d’après la production, les candidats seront munis d’une balise satellite afin de pouvoir prévenir les secours en cas de dangers.
M6 annonce donc un programme inédit qui révèlera la personnalité de candidats uniquement confrontés à eux-mêmes dans un environnement naturel, loin du luxe de nos sociétés de surconsommation. Décidément, l’homme moderne semble bien nostalgique de ses conditions de vie ancestrales, qu’il ne cesse de chercher à rejouer. A rejouer, ou plutôt à pasticher, en effet, s’auto-filmer dans des conditions extrêmes ne garantit pas nécessairement une authenticité absolue et une absence de scénarisation. D’autant plus en présence de professionnels de l’image immiscés parmi les candidats. Le survival, qu’il soit cinématographique ou maintenant télévisuels, que l’on pense également à l’émission américaine « Man Vs wild », est un genre qui fascine. Pas étonnant puisqu’il fait écho à un contexte social alarmant (pollution, réchauffement climatique etc.). Comme ses consœurs, M6 s’apprête donc à surfer à son tour sur nos peurs eschatologiques en plongeant de nouveaux cobayes humains dans des conditions extrêmes.
Grand lecteur de Darwin, Freud à son époque parlait d’une anxiété, datant de l’ère glaciaire, que l’homme aurait gardé en lui et qui renverrait à une peur de la disparition de l’espèce. Ceci explique peut-être la nostalgie de l’homme moderne, toujours prompt à contempler quelques émissions de survie, cependant revisitées par des producteurs, qui, eux, ont très bien compris ce qui marche pour faire de l’audience et pour survivre financièrement dans notre société capitaliste du spectaculaire !
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